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Pour la maison, les Français de plus en plus ouverts aux énergies renouvelables?

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Pour la maison, les Français de plus en plus ouverts aux énergies renouvelables?

Actualité locale
Publié le 02/12/2019 - Mis à jour le 02/12/2019

Pour la maison, les Français de plus en plus ouverts aux énergies renouvelables?

Pour l’électricité, le chauffage, l’eau chaude sanitaire, de plus en plus de Français se tournent vers des équipements utilisant des énergies renouvelables. Que ce soit le bois, le soleil ou les calories de l’air ou du sol…

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  • Poêle à bois, pompe à chaleur, solaire thermique… Au moins 41 % des Français possèdent au moins un équipement utilisant des énergies renouvelables au sein de leur foyer, selon un sondage Opinon Way pour Qualit’EnR publié ce mardi.
  • Les aides financières instaurées par l’État pour favoriser ces investissements expliquent en partie ce dynamisme. Mais, selon le baromètre, ces équipements bénéficient aujourd’hui d’une grande confiance des Français soucieux de se prémunir de futures hausses des énergies standards.
  • Gare toutefois à ne pas investir tête baissée. « Quand on se lance dans la rénovation énergétique de sa maison, la première étape n’est pas de changer de chauffage mais de s’assurer de la bonne isolation de son logement.

Autant les Français restent aujourd’hui encore frileux – pour ne pas dire parfois sceptiques- sur l’opportunité de basculer d’un véhicule thermique à une voiture zéro émission, autant sur les équipements de la maison utilisant des énergies renouvelables, ils n’hésitent plus.

On parle ici des équipements permettant de chauffer le foyer, de l’alimenter en électricité et/ou en eau chaude sanitaire. Une panoplie de technologies permet aujourd’hui de produire ces énergies avec un impact environnemental faible voir nul. Certaines utilisent le bois (poêle à bois, insert de cheminée). D’autres le rayonnement solaire, que ce soit les panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité ou le solaire thermique pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. D’autres enfin récupèrent les calories dans l’air, le sol ou l’eau. Ce sont les pompes à chaleur pour le chauffage et chauffe-eaux thermodynamiques pour l’eau chaude sanitaire.

41 % des Français équipés…

Selon un sondage OpinionWay publié ce mardi pour Qualit’EnR, un organisme de certification des professionnels sur les installations d’énergies renouvelables, 41 % des Français possèdent au moins un de ces équipements utilisant des énergies renouvelables. Certes, les installations traditionnelles dominent encore le parc énergétique résidentiel. 35 % des Français ont un chauffage à l’électricité, 32 % ont une chaudière au fioul ou gaz et, parmi ces derniers, 17 % déclarent être équipés d’une chaudière fioul ou gaz ancienne, précise le baromètre réalisé pour la neuvième année consécutive.

Mais Qualit’EnR souligne tout de même la progression des équipements utilisant des ENR dans les foyers. « 41 %, c’est six points de plus par rapport à 2018 et neuf points par rapport à 2017, précise Richard Loyen, conseiller spécial du président de Qualit’EnR. Surtout, chez les propriétaires de maisons individuelles, le pourcentage grimpe à 61 %. » L’insert bois, qui s’encastre dans une cheminée traditionnelle pour la transformer en foyer fermé et tirer ainsi le meilleur parti du chauffage au bois, est l’équipement ENR le plus répandu en France (15 %). Viennent ensuite les poêles à bois et les chauffe-eau thermodynamiques (13 %), puis les pompes à chaleur (11 %) et les panneaux solaires (7 %).

Cette progression fait écho au constat dressé par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dans son enquête Tremi publiée cet automne. Dans ce cadre, l’agence s’est penchée sur les travaux de rénovation énergétique réalisés dans les maisons individuelles en France de 2014 à 2016. « Sur ces trois années, près d’un ménage sur trois vivant en maison a fait des travaux [soit 5 millions de logements] sur des postes qui permettent en théorie d’améliorer la performance énergétique et réduire le recours aux énergies fossiles », glisse Ariane Rozo, ingénieure au service « bâtiment » de l’Ademe.

Une grande confiance dans ces équipements EnR ?

Forcément, cette dynamique est entretenue par les aides financières instaurées par l’État pour favoriser les investissements dans les équipements utilisant des énergies renouvelables. « Le contexte n’a jamais été aussi favorable aujourd’hui », admet Richard Loyen. Dernier dispositif en date ? « Coup de pouce chauffage » lancé en janvier par le gouvernement pour accélérer le remplacement des chaudières à fioul par des systèmes plus performants. Cette prime additionne et renforce des aides financières existantes au point que des professionnels proposent désormais le remplacement d’une chaudière au fioul pour un euro symbolique*.

Mais au-delà des incitations financières, les Français auraient aussi confiance dans ces équipements utilisant des énergies renouvelables. Toujours selon le sondage OpinionWay, 97 % des sondés font confiance à au moins une des solutions EnR et 84 % estiment que les EnR devraient devenir la norme dans les logements.

« Se prémunir d’une hausse future des énergies standards »

Frédéric Tuillé, responsable des études à l’Observatoire des énergies renouvelables, n’est pas étonné. « La réticence des Français à basculer pour l’instant vers des voitures électriques est liée bien plus à des questions d’autonomie du véhicule et qu’à une remise en cause des énergies renouvelables, constate-t-il. Pour les équipements du foyer, il n’y a pas d’incertitudes particulières. On parle de technologies matures, certaines existant depuis plusieurs décennies. »

Bref, ces équipements utilisant les EnR ont fait leur preuve. D’ailleurs, ce n’est pas tant dans l’optique de faire un investissement militant, respectueux de l’environnement, que les Français investiraient dans les énergies renouvelables. Toujours selon le baromètre, elles sont d’abord prisées parce qu’elles favorisent l’indépendance énergétique et permettent de mieux se sentir chez soi. « Ceux qui investissent dans les énergies renouvelables pour leur foyer veulent souvent se prémunir d’une possible hausse future des énergies standards [gaz naturel, fioul, énergie nucléaire…] », avance Richard Loyen. C’est un autre point d’ailleurs interrogé par le baromètre : s’ils avaient des panneaux photovoltaïques, les sondés favoriseraient à 88 % l’autoconsommation de l’énergie produite, plutôt que la vente de celle-ci.

Penser d’abord « isolation »

Gare toutefois à ne pas investir tête baissée dans ces équipements utilisant les EnR. « Il y a au moins une solution pour chaque habitation mais toutes ne conviennent pas forcément, prévient Teddy Puaud, délégué général de Qualit’EnR. Il faut donc faire un audit au préalable. » « La première étape, quand on se lance dans la rénovation énergétique de son logement, est de s’assurer de sa bonne isolation, rappelle aussi Ariane Rozo. En brûlant cette étape, le risque est par exemple de se retrouver avec un système de chauffage EnR surdimensionné. Si bien qu’il marchera mal et/ou ne vous permettra pas de faire des économies. »

Globalement, les Français seraient vigilants sur ce point. C’est du moins l’un des enseignements de l’enquête Tremi de l’Ademe « Sur les travaux de rénovation énergétique réalisés en maison individuelle entre 2014 et 2016, les trois premiers postes de dépenses concernaient l’isolation des parois de la maison, c’est-à-dire les fenêtres, la toiture et les murs », précise Ariane Rozo.

Améliorer l’accompagnement des ménages dans les travaux

En revanche, cette même enquête a mis en évidence d’autres erreurs encore trop communes. « Bien souvent, la ventilation passe aujourd’hui à la trappe dans les travaux de rénovation entrepris, commence Ariane Rozo. Pourtant, une fois l’isolation réalisée, c’est un poste de travaux primordial ayant un impact sur le confort mais aussi sur la santé des occupants. » Par ailleurs, sur les rénovations réalisées entre 2014 et 2016, seules 5 % ont eu un impact énergétique important. C’est-à-dire permettant au moins un saut de deux classes énergétiques au Diagnostic de performance énergétique [passer par exemple de la catégorie F à D]. Le signe pour l’Ademe qu’il faut encore améliorer l’accompagnement des ménages dans leurs travaux.

Ariane Rozo invite déjà chaudement à consulter le site Internet Faire, le nouveau service public d’information et de conseil sur la rénovation énergétique de l’habitat : « C’est un peu comme si vous faisiez appel à un cabinet d’étude rien que pour vous… et gratuitement. »